La justice antiterroriste leur reproche d’avoir mijoté des braquages, au nom du jihad, avec l’objectif d’acheter des armes pour assassiner des « personnalités » – peut-être des ministres ou un criminologue. Quatre hommes de 26 à 37 ans doivent être jugés à Paris pour association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste. La cour d’assises spéciale examinera notamment leur forfait le plus abouti : la séquestration à domicile d’une femme enceinte et son fils, pendant que le père, employé de La Poste, était contraint d’aller chercher du cash dans la salle des coffres. C’était le 3 avril 2013, en Seine-et-Marne. Les quatre accusés, déjà surveillés par la police antiterroriste, ont été arrêtés trois mois plus tard. Le procès devait avoir lieu à partir de ce lundi et jusqu’au 18 novembre. Mais à l’ouverture de l’audience, le procès a été reporté au 13 février en raison d’un « problème de santé » du président qui n’est « pas en mesure » de siéger, a expliqué le magistrat qui le remplaçait.
Au centre des débats : Ibrayma S., 37 ans. En détention provisoire depuis presque trois ans et demi, le principal accusé n’a pas décroché un mot pendant toute l’enquête. Ni les juges, ni les experts psys n’ont entendu le son de sa voix. Il a même, jusqu’à présent, refusé d’être assisté par un avocat. Ce lundi, sur les quatre accusés présents, seul Ibrayma S. a refusé de se lever et de décliner son identité.