Kamel Daoudi pensait être fixé sur son sort judiciaire ce jeudi. Le tribunal correctionnel de Saintes devait rendre son jugement, après le procès qui avait eu lieu le 20 décembre dernier. Par deux fois, l’assigné à résidence, le plus ancien de France, s’était présenté en retard à la gendarmerie de Saint-Jean-d’Angély, commune de Charente-Maritime où il devait pointer trois fois par jour depuis novembre 2016. C’est là que Les Jours lui avaient rendu visite juste après son arrivée dans la petite ville. Mais le délibéré a été prorogé, sans explication, au 16 mai prochain. Kamel Daoudi, lui, était déjà loin, à quelque 330 kilomètres : vendredi 15 février, le ministère de l’Intérieur l’a déplacé à Aurillac, dans le Cantal. C’est son septième lieu d’assignation en dix ans. « Les gendarmes se sont présentés à l’hôtel à 7 heures du matin pour me notifier le nouvel arrêté », raconte Kamel Daoudi. « Ils m’ont dit de me préparer, j’ai fait mon paquetage, ils ont tout mis dans leur Kangoo. » À mi-chemin, des policiers ont pris le relais. Faute de place dans la voiture banalisée, l’assigné a dû abandonner sur sa route une table de camping et un étendoir. Adieu le Couett’Hôtel de Saint-Jean-d’Angély, bonjour l’hôtel aurillacois « en bordure de ville ».
Pour Kamel Daoudi, cette décision unilatérale du ministère de l’Intérieur a l’avantage de le rapprocher de sa compagne et de leurs enfants, installés à Carmaux (dans le Tarn).