Vendredi soir vers 20 heures, la DGSI, le Raid, la BRI et la police espagnole débarquent à Louhossoa, un village de 800 habitants à 30 kilomètres de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques. Les policiers investissent la maison de Béatrice Molle-Haran, journaliste locale et veuve d’une grande figure de l’autonomisme basque. Elle est placée en garde à vue avec quatre autres personnes présentes à son domicile. « Cinq individus en relation avec l’organisation terroriste ETA », se félicite le ministère de l’Intérieur, tôt ce samedi matin dans un communiqué. Pour Bruno Le Roux, qui vient tout juste d’entrer en fonction, une « importante saisie d’armes, d’explosifs et de munitions » a été réalisée. Mais le récit se fissure sans délai : il s’agissait en fait de la première action de désarmement d’ETA.
Que s’est-il passé ? D’après des médias basques et des associations locales, la réunion de Louhossoa visait en effet à neutraliser des armes – « 15 % de l’arsenal » d’ETA – avant de les remettre aux autorités. Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, porte les coups les plus durs au récit ministériel. En connaissance de cause : il aurait dû se trouver dans la maison de Louhossoa, mais il n’a finalement pas pu s’y rendre. Cette nuit, la presse annonce qu’il fait partie des interpellés, alors qu’il est libre. Michel Tubiana ne se prive pas de critiquer les