Il est déjà 1 h 30 du matin ce lundi 10 juin au Parlement européen. Une nouvelle projection de la future assemblée vient de tomber, mise à jour avec les résultats provisoires d’une vingtaine d’États sur 27 et les estimations française, italienne, polonaise et irlandaise. Les couloirs se sont vidés, la soirée électorale des élections européennes touche à sa fin, mais l’Allemand Michael Strauß, le porte-parole du groupe des Conservateurs et réformistes européens, est toujours à son poste : devant une bannière ECR, accoudé à un mange-debout sur lequel trône un paquet de bonbons fluos auxquels ni lui ni les journalistes venus lui parler au cours de la soirée n’ont visiblement osé toucher. Si à Paris, on ne parle que de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, à Bruxelles, son groupe est au centre de l’attention. ECR, l’extrême droite pragmatique, a gagné quelques sièges et « attend encore des candidatures » pour rejoindre ses rangs, précise Michael Strauß en jetant un œil à un morceau de papier rangé dans la poche de sa veste, sur lequel il tient les comptes. De ces candidatures, il ne peut rien dire pour le moment. Mais les discussions, assure-t-il, ont déjà commencé. ECR, pour l’heure, totalise 73 sièges (contre 69 dans l’assemblée précédente)