«Allô Extinction Rebellion ? Vous êtes libres prochainement ? Ce serait pour un blocage de cimentier. » La scène ne s’est pas exactement passée comme ça, mais pas loin. Alors que ce lundi Extinction Rebellion France a occupé pendant huit heures plusieurs sites des géants Cemex et Lafarge, sur les quais d’Issy-les-Moulineaux et André-Citroën à Paris, pour « alerter le public et les médias sur les responsabilités du secteur du BTP dans la catastrophe écologique », les organisateurs sablaient presque le champagne en rembobinant le film. L’action « Fin de chantiers ! » a rassemblé près de 400 militants sur quelque 900 inscrits. C’était la première action d’ampleur du mouvement de désobéissance civile écolo depuis ses faits d’armes parisiens d’octobre, avec l’occupation du centre commercial Italie 2 (lire l’épisode 4, « Extinction Rebellion à la poursuite d’octobre vert »), puis celle de la place du Châtelet (lire l’épisode 5, « Rebelle semaine de RIO à Paris »). Les entreprises du bâtiment et des travaux publics étaient depuis longtemps dans leur viseur. C’est Lucas, l’un des coordinateurs du campement en plein cœur de Paris, qui nous en parlait précédemment (lire l’épisode 8, « Extinction Rebellion, les jours d’après »). Mais pourquoi bloquer la noria de camions-toupies qui partent chaque jour du quai d’Issy, entre le périphérique et le boulevard des Maréchaux, et pas une autre ?
La Seine ne manque pas de points de chute en la matière