La Rébellion internationale d’octobre (RIO) a joué les prolongations au Royaume-Uni, où est né le mouvement Extinction Rebellion (XR), désormais présent dans une soixantaine de pays. À Londres, XR a organisé des blocages pendant près de deux semaines et compté plus de 1 600 arrestations de militants. La branche mère du mouvement de désobéissance écolo a ses spécificités. Graeme Hayes, sociologue, chercheur spécialiste des mouvements sociaux et du climat à l’université Aston de Birmingham, étudie le mouvement depuis ses toutes premières réunions.
Vous attendiez-vous à un tel succès populaire lorsque le mouvement s’est lancé ?
Avec mon équipe de recherche, nous avons assisté au premier meeting d’Extinction Rebellion à Londres en septembre 2018. Nous étions trente dans la salle. Nous n’aurions jamais pu imaginer qu’un peu plus d’un mois plus tard, il y aurait 5 000 personnes dans Londres à bloquer cinq ou six ponts. En avril 2019, le mouvement avait réussi à mobiliser 15 000 personnes. Cette fois-ci, Extinction Rebellion avait annoncé attendre trois fois plus de gens, c’est-à-dire 45 000 personnes. Ce que l’on peut dire, c’est que le nombre d’arrestations a dépassé celui d’avril. La police britannique avait alors été fortement critiquée pour avoir été trop patiente. Cette fois-ci, on l’a vue agir beaucoup plus rapidement, avec plus de force, sans violence, mais de manière très ciblée, pour arrêter des gens dès que possible.