Léonie Pernet, Le Cirque de consolation (CryBaby/InFiné, 2021)
Les radios musicales revendiquent parfois l’envie, voire la stratégie, de ne diffuser que de la musique refuge, des chansons et des airs pour oublier les turpitudes du monde. S’en tenir éloigné, ne surtout pas le raconter, encore moins s’y confronter. C’est systématiquement un échec en plus d’un non-sens : la musique raconte le monde dans lequel elle vit et rien d’autre. Oui, même Les Sardines de Patrick Sébastien, si on décide d’aller jusque-là. C’est donc comme cela qu’il faut aussi recevoir Le Cirque de consolation, le deuxième album de la Champenoise (née à Châlons, grandi à Reims) Léonie Pernet, 32 ans.
Élève perdue, enfant partagée entre sa famille et un père biologique avec lequel elle n’a pas grandi, échouée au conservatoire comme une miraculée, elle y a appris les percussions puis le piano auquel elle s’est longtemps refusée. Puis Léonie Pernet a rejoint Paris, elle a été une figure habituée des fêtes parisiennes, s’est fait un nom comme DJ avant de faire vraiment de la musique son métier. Elle s’est trouvée comme batteuse du producteur électronique Yuksek, derrière Gesaffelstein ou Raphaël (il faut bien manger). On n’aurait pu connaître que sa silhouette lointaine, sa chevelure qui s’agitait derrière sur les fûts.
Ensuite, elle s’est réinventée à nouveau en fabricante de musique sous son propre nom au milieu des années 2010, d’abord au sein du label disparu Kill the DJ puis, aujourd’hui, chez InFiné, une maison de disques qui a la patience comme vertu.