Pusha T, It’s Almost Dry (Def Jam, 2022)
Peut-on s’émouvoir d’entendre les vieilles histoires d’un dealer de cocaïne devenu rappeur rangé à 44 ans ? C’est le programme du quatrième album solo de Terrence LeVarr Thornton, alias Pusha T
Quand il s’est lancé en solo, c’était après l’implosion sans fâcherie du duo Clipse qu’il formait avec son frère Malice. Ce dernier avait alors entrepris un glissement born again et revient d’ailleurs sous le nom moins satanique de No Malice le temps d’un titre dans It’s Almost Dry. Ce n’est pas le seul retour inattendu dans ce nouvel album, qui voit réapparaître à la production Pharrell Williams sur la moitié du disque, lui aussi ancien de Virginia Beach qui avait créé, au sein du duo The Neptunes, une très large partie des musiques qui soutenaient les odes au deal de gros de Clipse dans les années 2000. C’était une époque de grande créativité et parmi les plus impeccables réussites du Pharrell d’avant sa starisation abusivement feel good en 2013, avec le Get Lucky des Daft Punk puis la scie bondissante Happy.