
Beyoncé, Break My Soul (Parkwood Entertainment/Columbia, 2022)
«Bey est de retour et je dors très bien la nuit. » C’est l’une des punchlines qu’aligne Bey, alias Queen B, alias Beyoncé, alias Beyoncé Carter, née Knowles, qui est donc de retour avec un premier titre chargé de sonner la charge avant l’arrivée de son nouvel album solo fin juillet. Et Beyoncé s’y connaît en retours, elle qui passe sa vie à disparaître des yeux du public et des médias qui la harcèlent pour revenir de loin en loin avec des projets-blockbusters ficelés comme des Spielberg. On a déjà parlé dans cette série de son extrapolation africaine de l’univers du Roi Lion dans The Lion King : The Gift, paru en 2019 (lire l’épisode 8, « Beyoncé et DJ Lag courent le monde »). Avant cela, il y a eu son surgissement surprise en 2013 avec son album éponyme, puis Lemonade, son disque-long métrage de 2016, une plongée très personnelle dans l’amour fracassé et son statut de femme noire à succès. Bref, Beyoncé est la reine du débarquement médiatique, mais elle a le grand mérite de ne pas mobiliser la moitié de la bande passante de l’internet pour rien, d’offrir à chaque fois de la musique qui questionne son époque.
On attendra d’entendre son septième album, Renaissance, dans sa globalité pour savoir ce que ce projet-là a à dire, mais Break My Soul, son premier titre propulsé à travers le monde dans la nuit de lundi à mardi (peut-être pour la Fête de la musique pour faire plaisir à Jack Lang ?) nous raconte déjà deux choses. La première, c’est que Beyoncé, 40 ans, est remontée comme jamais et en totale possession de ses moyens d’autrice-compositrice-interprète et femme d’affaires qui fait bien ce qu’elle veut au sein de sa structure Parkwood Entertainment. C’est ce qu’elle clame tout au long de cette chanson produite avec Tricky Stewart et The-Dream, avec qui elle avait déjà ficelé son tube éternel Single Ladies en 2008. Quand Beyoncé dit « tu ne briseras pas mon âme », elle parle ainsi en son nom propre autant que pour toutes les femmes, dans un exercice d’empowerment qui traverse toute sa carrière. Elle y parle en vrac de l’épuisement au travail (