Obongjayar, Some Nights I Dream about Doors (September Recordings, 2022)
Par où commencer avec Obongjayar, qui publie enfin un premier album magistral qui explore mille pistes sans jamais se diluer ? Peut-être par ce que n’est pas Steven Umoh, 28 ans, Nigérian de Londres et Londonien du Nigéria en même temps. Il n’est pas le descendant ou le continuateur de Fela Kuti
Steven Umoh a grandi au Nigéria jusqu’à ses 17 ans, élevé avec son frère par sa grand-mère après le départ précipité de sa mère pour Londres. Frappée par le père de ses enfants, elle a pris le large pour se protéger et les protéger, avant de parvenir à faire venir ses grands garçons en Grande-Bretagne, des années plus tard. Dans cet entre-deux à Calabar, ville touristique de l’extrême sud-est du pays, Steven Umoh a grandi comme un enfant nigérian des années 1990-2000, dans une société instable politiquement et pas encore libérée musicalement par l’arrivée du streaming. Si le Nigéria est aujourd’hui devenu un nœud bouillonnant de créativité en Afrique de l’Ouest grâce à une diffusion mondialisée de la musique qui a profité à des artistes comme Burna Boy (lire