
Fever Ray, Radical Romantics (Rabid Records, 2023)
Le troisième album de Fever Ray, Radical Romantics, aurait bien pu ne jamais exister et cela aurait été perdu pour la musique, tant le retour de Karin Dreijer secoue une nouvelle fois la pop contemporaine en même temps que les sujets qui traversent le monde d’aujourd’hui : le genre, la parentalité, la montée des extrêmes droites et d’un certain repli culturel… Tout ça dans la voix d’un·e artiste qui a lancé ce projet comme une digression en 2009, à côté de The Knife, le groupe qu’iel formait alors avec son frère Olof.
Puis The Knife a disparu en 2014, quand le collectif est parvenu au bout de son chemin artistique qui a sans cesse cherché à injecter de la bizarrerie malsaine dans des hymnes electro-pop

Mais Fever Ray est revenu·e en 2017 avec Plunge, un disque bien plus lumineux mais pas moins abrasif, où iel exposait son chemin personnel vers un militantisme queer du quotidien et un éloignement vis-à-vis de son identité de genre de femme par lequel iel existait depuis le début de sa carrière. Après les cauchemars de l’enfance, c’est l’acceptation joyeuse qu’exprimait Plunge à travers ses chansons habitées par une galerie de personnages inventés par Karin Dreijer pour porter ses thématiques en protégeant sa propre vie privée.