Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City, 2019)
Jamais je n’aurais pensé tomber un jour sur internet sur une série de photos montrant Bill Callahan en balade avec son fils et sa femme, à la coule dans la nature. Le chanteur américain, 53 ans, raconte sa vie branlante depuis le tout début des années 1990, caché d’abord derrière le pseudo de « Smog » puis sous son propre nom, mais il n’était jusqu’ici qu’une figure distante de la musique indépendante américaine. Un chanteur au grain incroyable, un peu folk, un peu americana – le genre qu’on colle à ceux qui prolongent la country sans les codes cow-boy. On le suivait dans ses errances de loner et on a donc fini par le connaître tant bien que mal au milieu des métaphores de ses textes. Mais Bill Callahan conservait un mystère taiseux entre deux disques et c’était très bien comme ça. Ce n’est pas le genre de musicien à snaper sa fan base toutes les dix minutes.
Puis son nouvel album est arrivé, le dix-septième en trente ans de carrière, qui montre un Bill Callahan renouvelé car amoureux, souriant sur le site de sa désormais épouse, la documentariste Hanly Banks, avec qui il a donc eu un enfant depuis l’époque de Dream River, son dernier album solitaire, en 2013. Cet amour a tout changé chez Billou (oui, on a fini par l’appeler Billou) car il s’est mué en vie quotidienne. Il chante donc, au long des vingt titres économes de