Pierre Huguet, Le Concert des oiseaux en campagne d’Isère (Frémeaux & Associés, 1991)
Le silence ou presque. Il n’y a plus que quelques voitures et quelques bus qui passent en ville, la C3 de l’infirmière et les tracteurs des agriculteurs à la campagne. Partout, la France, comme une bonne partie de la planète, est à l’arrêt pour essayer d’enrayer la propagation du coronavirus. Suspendue plutôt, comme si tout allait repartir à l’identique un jour. Et, dans cette parenthèse qui dure, les citadins se sont mis à redécouvrir ce qui leur est d’habitude masqué par l’agitation : les odeurs des champs alentour portés par le vent et les bruits de la nature enfin audibles. À Paris, le bruit a chuté jusqu’à près de 90 % la nuit selon Bruitparif, l’organisme chargé de surveiller la pollution sonore en Île-de-France. On entendrait presque les hérissons mastiquer.
Tout d’un coup, la France entière redevient donc un environnement vivant, une pulsation qui a un jour et une nuit alors que les villes sonnent en temps normal tout le temps de la même façon
Deux de ses enregistrements les plus captivants sont consacrés aux oiseaux : Le Concert des oiseaux en campagne d’Isère et Grandes Forêts d’Europe.