Floating Points, Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra, Promises (Luaka Bop, 2021)
Entendre Pharoah Sanders et Floating Points ensemble, sur le même enregistrement, était une idée inespérée, un peu folle mais aussi totalement censée. Car finalement, seul l’âge sépare l’esprit de ces deux musiciens qui viennent de publier Promises, classique historique évident enregistré en compagnie du London Symphony Orchestra. Soit une langoureuse pièce de quarante-six minutes partagée en neuf mouvements qui exigent une écoute attentive et un environnement silencieux – voire sont carrément un appel à la hi-fi de luxe. Le plus jeune, Sam Shepherd alias Floating Points, Britannique de 33 ans, joue depuis la fin des années 2000 une électronique ambitieuse qui rend fréquemment hommage au jazz (Max Roach, Bill Evans) et peut assurer les premières parties du trio pop The XX tout en enregistrant des pièces risquées avec des artistes éloignés de son univers, comme le Marocain Mâalem Mahmoud Guinia le temps d’un disque inoubliable en 2015, Marhaba. Très précis dans ses choix sonores, capable d’apprendre à presser ses propres disques pour comprendre comment obtenir le meilleur son possible à partir de ses idées, chef d’orchestre d’un ensemble qui a accueilli jusqu’à 16 personnes en tournée, Sam Shepherd s’est surtout révélé, au fil de ses publications, un compositeur de premier plan derrière sa discrétion de façade