Maya Dunietz, Free the Dolphin (Raw Tapes, 2021)
Maya Dunietz sait mieux que beaucoup ce qu’est une musique hors du temps, elle qui a passé une bonne partie de ces dernières années à retranscrire la musique pour piano d’une nonne éthiopienne à la vie incroyable, Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou (c’est la Face B de cette chronique, bien sûr). Découvrir cette pianiste oubliée dans une précieuse compilation publiée dans la série des Éthiopiques, qui a remis en lumière d’autres figures de la pop et du jazz éthiopien qui remuaient Addis-Abeba avant que la dictature militaire ne s’installe dans leur pays en 1974, ce fut la découverte d’une vie. C’est ce que vient raconter Free the Dolphin, l’inventif et très partageur premier album de l’Israélienne en meneuse de troupe.
À 40 ans, Maya Dunietz a pris son temps en zigzaguant depuis le milieu des années 2000 entre jazz avant-gardiste et structures free, pop, rock ou électronique, tout en y ajoutant des installations sonores pour le Centre Pompidou ou des musées américains, qui sont venues régulièrement s’emboîter dans ce travail où elle se fait selon le moment pianiste, arrangeuse ou dérangeuse. On l’a ainsi croisée aux côtés du maître des cordes Eyvind Kang et du saxophoniste John Zorn,