«Ma maman a été assassinée par mon père le 26 septembre 2011, commence Vanessa Vazard. Il l’a enchaînée à l’ancrage des roues de la voiture et il a mis le feu. » À l’époque, la jeune femme a 23 ans, elle est cariste et vit seule. Elle est l’aînée d’une fratrie de six dont les âges s’échelonnent de 8 à 21 ans. Le lendemain de la mort de leur mère, après avoir été baladés de services en bureaux pour procéder aux auditions, ils sont renvoyés dans la maison des parents. Et puis… plus rien. Vanessa Vazard réintègre le domicile familial et doit s’occuper des petits. Cinq mois plus tard, elle est désignée tutrice de ses quatre frère et sœurs mineurs, sans évaluation des besoins ou des ressources du foyer.
« On n’a eu aucune aide extérieure. On aurait eu besoin d’un conseil administratif parce qu’il a fallu que je me débrouille seule, rapporte-t-elle. On aurait eu bien besoin d’une aide financière aussi, on est allés au Secours catholique. Je me suis sentie un peu humiliée, j’avais l’impression de quémander de la nourriture. Je n’ai pas bien vécu cette période. » La fratrie Vazard n’a pas plus reçu de soutien psychologique et jamais les autorités ne sont venues s’enquérir de l’état des enfants.