Onze. Il y a eu au moins onze féminicides conjugaux présumés en ce mois d’août. Deux femmes ont été tuées par balle, deux à coups de couteau, trois ont été battues à mort et une a été percutée par une voiture conduite par son ex-conjoint. La plus jeune victime avait 26 ans, la plus âgée, 74. Au moins cinq d’entre elles avaient des enfants, l’une avait un bébé né un mois avant les faits. Au moins treize enfants sont orphelins, dont cinq sont en bas âge (lire l’épisode 11, « Les orphelins, victimes invisibles des féminicides »). Deux des victimes étaient en cours de séparation de leur meurtrier présumé, deux définitivement séparées. Trois autres étaient mariées à celui-ci. L’une d’entre elles avait déposé une main courante contre lui. Quatre agresseurs présumés étaient connus des services de police pour des faits de violences, dont trois pour des violences conjugales. L’un de ceux-là a été condamné pour le féminicide de son ex-épouse en 1993, un autre a écopé de six mois de prison en 2020 pour des faits de violences par conjoint sur sa première épouse et fait actuellement l’objet d’une enquête pour viols et violences psychologiques sur sa deuxième épouse. Il est donc soupçonné d’avoir tué sa troisième compagne. Deux des auteurs présumés se sont suicidés après leur acte, un a tenté de le faire. Trois ont avoué leur crime. L’un des auteurs présumés n’a été confondu que trois mois après. En huit mois, au moins 69 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex.
Sylvie Sanchez, 58 ans, a été tuée, percutée par une voiture.