Neuf. Il y a eu au moins neuf féminicides conjugaux présumés en ce mois d’août. Deux femmes ont été tuées par balle, deux à coups de couteau, trois ont été battues à mort et une a été percutée par une voiture conduite par son ex-conjoint. La plus jeune victime avait 26 ans, la plus âgée, 63. Au moins quatre d’entre elles avaient des enfants, l’une avait un bébé né un mois avant les faits. Au moins neuf enfants sont orphelins, dont cinq sont en bas âge (lire l’épisode 11, « Les orphelins, victimes invisibles des féminicides »). Deux des victimes étaient en cours de séparation de leur meurtrier présumé, deux définitivement séparées. Une autre était mariée à celui-ci. L’une d’entre elles avait déposé une main courante contre lui. Quatre agresseurs présumés étaient connus des services de police pour des faits de violences, dont trois pour des violences conjugales. L’un de ceux-là a été condamné pour le féminicide de son ex-épouse en 1993, un autre a écopé de six mois de prison en 2020 pour des faits de violences par conjoint sur sa première épouse et fait actuellement l’objet d’une enquête pour viols et violences psychologiques sur sa deuxième épouse. Il est donc soupçonné d’avoir tué sa troisième compagne. Deux des auteurs présumés se sont suicidés après leur acte, un a tenté de le faire. Trois ont avoué leur crime. En huit mois, au moins 65 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex.
Sylvie Sanchez, 58 ans, a été tuée, percutée par une voiture. Le conducteur, son ex-conjoint Daniel M., l’a d’abord renversée contre un portail avant de lui rouler dessus. L’homme de 73 ans a ensuite tenté de se suicider d’une balle dans la tête. Hospitalisé, il a avoué les faits. Sylvie Sanchez, conseillère municipale dans le village de Galiax, avait déposé une main courante contre le septuagénaire le 18 juin, moins de deux mois avant son féminicide. À cette occasion, les gendarmes saisissent plusieurs armes à feu chez Daniel M. Sans conséquence. Début juillet, Sylvie Sanchez rappelle les gendarmes pour des menaces de mort de la part de son compagnon, le GIGN encercle alors son domicile. Daniel M. est finalement interné en hôpital psychiatrique le 6 juillet puis, à sa sortie le 31 juillet, placé en garde à vue. D’après Le Parisien, il aurait admis avoir proféré des menaces de mort aux forces de l’ordre, qui le laisseront sortir sans autre contrainte qu’une convocation judiciaire pour le 3 novembre. Daniel M. a été