Sept. Il y a eu au moins sept féminicides conjugaux présumés en ce mois d’octobre. Trois femmes ont été tuées à coups de couteau par leur compagnon, mari ou ex, l’une a été tuée par balle, une autre a été battue à mort et les causes du décès des deux dernières sont encore inconnues à ce jour. La plus jeune avait 24 ans, la plus âgée 74. L’une d’entre elles avait quatre enfants, une autre un. Tous mineurs. Deux des femmes étaient mariées à leur agresseur présumé, trois étaient en concubinage avec lui, une autre en instance de séparation et une dernière était séparée de celui-ci. Quatre des agresseurs présumés étaient connus des services de justice, dont trois pour des faits de violences conjugales. Le premier avait déjà été visé par une plainte de sa victime, finalement retirée ; le deuxième avait commis des violences sur d’autres compagnes et pour lesquelles il avait écopé de deux mois d’emprisonnement en 2021 ; le troisième est l’auteur de violences conjugales sur sa victime présumée ainsi que sur une ancienne ex-compagne. Deux d’entre eux se sont suicidés dans la foulée de leur acte. Tous les autres ont été interpellés. En dix mois, au moins 79 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex.
Une femme de 42 ans a été tuée de douze coups de couteau. Son mari, 55 ans, l’aurait poignardée à la suite d’une dispute à leur domicile. L’aîné des quatre enfants du couple, un garçon de 13 ans qui a tenté de s’interposer, a été blessé à la main. Les enfants ont été pris en charge dans le cadre du protocole féminicide (lire l’épisode 11, « Les orphelins, victimes invisibles des féminicides »). L’homme, lui, est connu des services de justice mais pas pour des faits de violence. Il a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et placé en détention provisoire.
Madison Collot, 24 ans, a été battue à mort. Le corps de cette mère d’un enfant de 2 ans a été retrouvé le 15 octobre près d’un ruisseau, le visage marqué de quinze plaies et présentant de nombreuses fractures. « Le jour de sa disparition, la victime devait nettoyer son appartement pour rendre ses clés à son ex-compagnon », précise une source au Parisien. Un mois plus tard, le 16 novembre, son ex-compagnon est interpellé et placé en garde à vue : ses empreintes ont été retrouvées sur les lieux et son emploi du temps présente des incohérences. Madison Collot avait d’ailleurs mis en cause son ex en septembre pour des violences conjugales.