Dix. Il y a eu au moins dix féminicides conjugaux présumés en ce mois de novembre. Ces femmes ont été tuées par balle, à coups de couteau, à coups de marteau, battue à mort, renversée en voiture, égorgée. La plus jeune avait 34 ans, la plus âgée 90. Quatre avaient 80 ans ou plus. Au moins trois d’entre elles avaient des enfants. Sept mineurs sont orphelins de mère (lire l’épisode 11, « Les orphelins, victimes invisibles des féminicides »). Cinq victimes étaient mariées à leur agresseur présumé, neuf vivaient avec lui. Deux des agresseurs présumés étaient connus pour des faits de violences conjugales et avaient l’interdiction d’entrer en contact avec leur victime, un troisième était connu pour des faits de violences et d’agression sexuelle. Deux d’entre eux se sont suicidés dans la foulée de leur acte et trois ont tenté de le faire. Tous ont été interpellés. En onze mois, au moins 91 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex.
Mélodie Mendes Da Silva, 34 ans, a été tuée par balles. La jeune femme avait disparu depuis le 3 novembre. Son amant, Cheick F., 40 ans, a finalement été interpellé un mois plus tard. En garde à vue, l’homme a avoué avoir tiré quatre fois sur Mélodie Mendes Da Silva avec qui il entretenait une relation adultérine*. Il nie toutefois la préméditation de son acte, ce dont doutent les enquêteurs. Cheick F. les a ensuite menés dans un ravin où le corps de la victime a été retrouvé.