Jeudi, au procès du Front national, était une journée à thème. Et le thème, c’était Frédéric Chatillon, l’ancien gudard et patron de la boîte de com Riwal. L’inépuisable, l’invincible, l’inattaquable Frédéric Chatillon– ah oui, pardon, le thème, c’était Frédéric Chatillon par lui-même. Au bout de six heures à la barre, sa légende a du plomb dans l’aile mais il aura usé toute sa tchatche pour tenter de déjouer les accusations d’abus de biens sociaux qui l’encerclent. Frédéric Chatillon a eu la matinée pour s’exprimer sur les avantages qu’on l’accuse d’avoir accordé à Jeanne et au Front national, (lire l’épisode 6, « Petites faveurs et échanges de bons CDD »), puis l’après-midi pour se défendre de tout enrichissement personnel. Il est notamment poursuivi pour avoir fait reposer son train de vie et celui de sa compagne, Sighild Blanc, sur les comptes de leurs sociétés respectives, Riwal et Unanime. Grâce aux contrats passés avec le FN, leurs affaires sont florissantes. Il est reproché à Frédéric Chatillon d’avoir tantôt confondu les poches, tantôt gonflé les gains grâce à de fausses factures. Il s’en défend, bien sûr, et s’attache à laver l’honneur de sa compagne en son absence.
De 2011 à 2013, Frédéric Chatillon voyage beaucoup aux frais de Riwal. Le service de renseignement Tracfin, très intéressé par cette particularité, compte 10 000 euros de billets d’avion vers Milan, Pékin, Moscou, Prague, Beyrouth, Shanghai ou Punta Cana.