Ne versons pas dans le faux suspense. Au terme du procès du financement du Front national, les avocats de la défense demandent la relaxe complète des dix prévenus, qui seront fixés sur leur sort le 24 avril 2020, c’est-à-dire après les élections municipales. Ces jeudi et vendredi au tribunal de Paris, leurs plaidoiries de qualité variable se sont élevées dans l’enceinte de la 11e chambre correctionnelle pour déconstruire longuement les accusations et marteler quelques idées simples. Dont la plus simple : tout était légal. Le système des kits de campagne obligatoires en 2012 (lire l’épisode 3, « Le FN nu sous son kit »), les prêts accordés par le microparti Jeanne, les intérêts de ces prêts, les prix et les marges pratiqués, les délais de paiement consentis par la boite de com Riwal (lire l’épisode 1, « La justice emmerde le Front national »). « Ce qui n’est pas interdit est autorisé », a résumé David Dassa-Le Deist, l’avocat du FN, estimant en l’occurrence que rien de tout cela n’était interdit.
Ses confrères l’ont répété : l’enquête ne contient « aucune expertise » à même de démontrer le contraire. Aux yeux de la défense, cette absence coupable de chiffrage, d’évaluation objective de ce qu’auraient dû faire les prévenus, illustre « l’imprécision » des poursuites et les « incohérences » de l’enquête, vilipendée depuis le premier jour (lire l’épisode 2, « Au procès du FN, mascus et chemises »).