Du Gard
Au Bar des pêcheurs, une affichette proclame : « Mieux vaut être saoul que con, ça dure moins longtemps. » Sans aucun rapport, l’histoire retiendra ceci : c’est à cet endroit, sur les quais du Grau-du-Roi (Gard), que Marie Sara a effectué mercredi ses débuts en politique en déclarant « je ne commence pas une carrière politique ». Enfin, on ne veut pas se mêler, mais un peu quand même, non ? Elle rectifie : « Je n’ai jamais fait de politique et je n’en ferai pas. Un mandat, juste », pour dégommer le sortant apparenté FN, dans une campagne éclair.
Il est 11 heures et l’ancienne torera à cheval explique que quand « le Président » l’a appelée pour être « présidente », euh, non, juste candidate, enfin bref, elle n’a pas hésité. « Je n’aurais pas pu me regarder en face si j’avais refusé. » La candidate En marche a préparé un papier, « j’ai pris quelques notes, depuis deux jours, je n’ai pas vraiment touché terre ». Elle répète souvent les mots-clés comme tradition (« la richesse de demain ») et territoire, parle de « défendre [ses] terres », quitte à en faire beaucoup. « Sans vous, je n’existerais pas ! Les traditions de la petite Camargue, c’est toute ma vie, j’ai réussi à véhiculer dans le monde entier l’image du Gard et de la Camargue. À mon tour de rendre, de servir, contrairement à Gilbert Collard qui se sert de vous. » Elle ne vient pas pour les caméras, « la lumière, je l’ai déjà eue ».
Marie Sara, 52 ans, veut parler à tous les électeurs, « même ceux qui ont voté FN », et ça tombe bien, il y en a un paquet ici.