Gabe, cheveux blonds et baskets aux lacets couleurs drapeau LGBT+, raconte à Léo, hilare, ses dernières mésaventures de recherche d’emploi. Ça fait sourire Junie, qui connaît le même genre d’expériences. Clem, cheveux fraîchement tondus à l’arrière de la tête, est à moitié allongé·e sur Audre qui découpe un gâteau vegan pour Jean-Loup et Camille qui viennent d’arriver main dans la main. C’est le début du mois de septembre et il fait encore suffisamment chaud pour un pique-nique. Voici la petite bande que Les Jours vont suivre durant les prochaines semaines : Gabe, Léo, Junie, Clem, Audre, Jean-Loup, Camille. Ils… enfin non, plutôt ils et elles. Ou l’inverse : elles et ils. Mais qui est « ils » ? Qui sont « elles » ? Le groupe a opté pour le pronom « iels » – « iel » au singulier. Iels vivent à Paris et dans sa proche banlieue. Iels ont entre 20 et 24 ans, font des études, recherchent un job… Iels n’ont en fait pas grand-chose en commun à part qu’iels se posent des questions sur leur genre.
« Iels » pour dire le brouillage, générationnel, entre le « F » et le « M » inscrits à vie sur les cartes d’identité. Ce décloisonnement, je l’avais souvent approché dans une autre obsession des Jours, Les années fac (et notamment dans cet épisode vidéo), où les étudiantes que nous suivions se déjouaient du genre. Dans cette nouvelle série, nous voulons creuser ce sujet qui semble imprégner si fortement les adolescent·e·s et les jeunes adultes des années 2010.