Il a 71 ans mais agit comme un enfant qui s’est fait chiper son goûter à la récré. Le 8 janvier dernier, Gérard Collomb assiste aux vœux du maire du VIe arrondissement de Lyon, Pascal Blache (Les Républicains), candidat déclaré à la mairie en 2020. Au micro, ce dernier annonce une courte prise de parole du président de la métropole, David Kimelfeld. Agacé, Gérard Collomb l’en empêche et prononce son discours, comme si de rien n’était. David Kimelfeld ne pipe mot et ne montera pas sur scène. Les petits fours et les verres de champagne sont à peine avalés que Gérard Collomb a lancé les hostilités, en souhaitant la bonne année à son ancien poulain… devenu rival.
Et de fait, à un an des élections municipales, la guerre est déclarée entre Gérard Collomb et David Kimelfeld, qui affûtent leurs armes pour la bataille de la métropole de Lyon. Il n’est pas une semaine sans que la presse régionale ne narre les coups bas, trahisons et tensions entre les deux hommes, dans des épisodes dignes d’un Dallas à la sauce lyonnaise. « C’est une guerre tiède, pour ne pas dire froide. De facto, il y a des gens qui rejoignent Collomb ou Kimelfeld et il y a des militants qui s’agitent. Mais on n’est pas encore dans une situation de confrontation », analyse pour Les Jours Romain Blachier, adjoint La République en marche (LREM) au maire du VIIe arrondissement, conseiller à la métropole et soutien affiché de Gérard Collomb.

Le 21 janvier, David Kimelfeld, 57 ans, a devancé son mentor politique en annonçant officiellement au Figaro qu’il était de nouveau candidat à la présidence de la métropole en 2020. « Je vais rester président de cette métropole jusqu’à la fin et je vais porter un projet au-delà de 2020. J’en ai envie. Je ne le ferai pas seul, mais collectivement, pour répondre aux grands enjeux de cette métropole : être attractif et répondre aux enjeux sociaux et écologiques », a-t-il déclaré, dans son style tranquille et affable, à l’éditorialiste Yves Thréard. Tout en souhaitant le meilleur à Gérard Collomb, bien sûr, mais à l’hôtel de ville. « Je soutiendrai Gérard Collomb s’il souhaite être candidat à la mairie de Lyon », assure son ancien pupille. « On continue à s’aimer », sourit-il même.
Le couple Collomb-Kimelfeld, c’est l’histoire d’un parricide qui ne dit pas son nom. Le fils prodige, David Kimelfeld, maire du IV