Samedi 8 décembre, la Fête des lumières a bien eu lieu. Mais les centaines de milliers de touristes et Lyonnais ont dû attendre 19 heures pour déambuler, un verre de vin chaud à la main, place Bellecour. Deux heures plus tôt, la place centrale de Lyon était nourrie de tirs de gaz lacrymogènes et l’air brûlait encore les yeux. Alors que la nuit tombait, des heurts ont éclaté entre policiers, bandes de jeunes et quelques gilets jaunes. Un peu plus tôt dans l’après-midi, ils étaient plusieurs centaines de gilets jaunes à marcher dans les rues de Lyon, désordonnés, dans le calme mais la mauvaise humeur. Sous les cris de « Macron, démission », quelques manifestants osaient des « Collomb, démission ».
J’ai pris l’initiative de me rendre au cœur des tensions qui, vers 18 heures, se concentraient sur la place Bellecour, pour les apaiser.
En tête de cortège, des militants d’extrême droite, drapeaux français, regards durs. Dans la foule, quelques militants Insoumis et syndicalistes. Au milieu, et en majorité, de simples citoyens venus marcher en famille ou entre amis. Comme Daniel, 53 ans, mécanicien, et Christine, 52 ans, directrice d’un restaurant d’entreprise. Ils gagnent à eux deux 4 000 euros, « des salaires corrects », avouent-ils. Mais habitants de Corbas, une commune périphérique du sud de la métropole de Lyon, ils restent dépendants de leurs voitures. « On dépense entre 200 et 250 euros par mois en diesel », précise le couple.
Des policiers tirent des gaz lacrymogènes au niveau du pont de la Guillotière.