Dès ce mardi, premier jour d’examen en séance de la proposition de loi anticasseurs par l’Assemblée nationale, il a donné le ton. Solennel, dramatique, raide comme un syndicaliste policier après un caillassage. « Nous avons choisi de défendre les millions de Français qui n’en peuvent plus, plutôt que quelques milliers de brutes », a asséné Christophe Castaner. Qui se risquerait à prendre le parti des brutes ? Pour défendre cette « loi de protection », cette « loi de liberté » contestée jusque dans son propre camp, le ministre de l’Intérieur a mis le paquet. Martelant l’urgence et la nécessité de voter le texte, à l’heure où, « en marge de chaque manifestation, courageusement cachés derrière des masques, des petits groupes tentent leur Grand Soir ». De quoi réduire à des coquetteries déplacées les remarques de certains députés sur la précipitation et les amendements gouvernementaux déposés à la dernière minute – « C’est pas des manières de travailler ! », s’est ainsi exclamé le centriste Michel Zumkeller (UDI). En deux jours de débats animés, l’Assemblée nationale a adopté les principaux articles de la loi, qui devra de toute façon repasser par le Sénat (sans doute en mars) avant de lui revenir.
Dans une atmosphère parfois tendue, les forces d’opposition ont développé différentes stratégies pour braver le rouleau compresseur majoritaire.