Le 23 avril à 14 h 25, Jamel Gorchane, un chauffeur-livreur tunisien de 36 ans, sans casier judiciaire et inconnu des renseignements, qui venait d’obtenir en décembre une autorisation provisoire de séjour d’un an en France, a emboîté le pas, dans le sas d’entrée du commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines, à Stéphanie Monfermé, une adjointe administrative de 49 ans, mère de deux enfants. Le nouvel épisode d’abomination de l’histoire du jihad que le jeune homme se préparait alors à ouvrir allait déclencher le manège désormais rituel de propositions politiques, déclarations tapageuses et questions philosophico-juridiques. Mais Jamel Gorchane en avait-il idée ? Il a sorti de son sac un couteau de cuisine, a plaqué Stéphanie Monfermé contre la vitre et l’a tuée de deux coups de couteau au ventre et à la gorge. Un policier a alors abattu le tueur de deux balles, non sans que celui-ci ne jette son couteau dans sa direction.
Selon l’enquête, juste avant son l’attaque, il est peut-être allé en scooter prier dans un lieu de culte, puis a gagné le commissariat où il a fait le pied de grue quelques minutes, consultant des vidéos de chants religieux glorifiant le martyre et le jihad sur son portable. Il a choisi sa victime qu’il avait vue sortir payer son stationnement. Le père de Jamel Gorchane, avec lequel il habitait, deux personnes chez lesquelles il s’était domicilié administrativement et deux cousins ont été placés en garde à vue dans les 24 heures.