Le François Fillon d’après les affaires n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a à peine trois mois. Il est devenu une sorte de zombie qui trimballe son malaise de plateaux en rencontres ultra-encadrées sur le terrain. Mais quand on parle d’enseignement de l’histoire, le fond idéologique de la vieille droite catholique, lui, est toujours là. Interrogé par la professeure d’histoire-géographie Laurence de Cock lors de L’Émission politique, le 23 mars sur France 2, le candidat des Républicains a réitéré sa demande de recourir à une « commission d’académiciens » pour définir les programmes d’histoire afin de « permettre aux enfants de mieux appréhender » leur passé et « d’aimer notre pays ».
La première fois qu’il avait dit ça, c’était le 25 novembre, lors du débat d’entre-deux-tours de la primaire de droite. Pour que les Français gardent les « valeurs qui sont les nôtres » dans un monde qui change, il fallait, expliquait Fillon, enseigner autrement aux enfants l’histoire de France en confiant à des « académiciens, des historiens, des gens incontestables... » le soin de rédiger de nouveaux « programmes d’histoire » qui ne soient plus « idéologiques » mais transmettent « aux enfants un récit historique ».
Après l’émission du 23 mars, cette proposition n’a pas vraiment été commentée (comment faire le poids face à l’affrontement avec Christine Angot ou aux histoires de costumes sur mesure que Fillon a acceptés puis rendus ?).