On était venus à l’Élysée en quête d’un bien énigmatique point-virgule présidentiel ; on en est ressortis avec des points de suspension (signifiant une sourde désapprobation…), d’interrogation (il a vraiment dit ça ?) et d’exclamation (n’importe quoi !), mais de point-virgule, point. Alors qu’il devait, ce point-virgule en forme de conférence de presse donnée ce mardi soir, symboliser le fameux « rendez-vous avec la Nation » décrété par Emmanuel Macron aux trois quarts de son règne. C’était sa vision, sa stratégie, le sens du récent remaniement : tout était contenu dans ce « point-virgule », que glissaient quelques zélés conseillers élyséens à la presse pour décrire « une nouvelle phase de conquête » (Libération) et une façon de « donner une respiration à sa décennie de pouvoir en changeant de ton comme on pourrait le faire dans une partition de musique ou dans une poésie » (Le Monde).
Et c’est ainsi que vos serviteurs se retrouvent dans la queue journalistique léchant l’Élysée ce mardi soir pour élucider cette affaire de point-virgule et enfin piger quelque chose à la politique du président de la République et à son nouveau gouvernement, à droite toute (lire l’épisode 8, « Macron dégaine son Attal bazooka »). Et là, tandis que les confrères et nous nous gelons sagement les miches (relevons que la guérite près de l’entrée est vide de tout gendarme mais équipée d’un radiateur