Mais euh. Toujours les mêmes. Toujours les autres et jamais nous. Pardonnez cet accès d’aigreur et d’amertume mais In bed with Macron est dans de beaux draps. Voici ce qui s’est passé, voici notre drame : le 13 février, la veille de la Saint-Valentin, rendez-vous compte, l’objet de notre amour journalistique, notre PR, notre Jupiterinou d’amour, notre CEO de la France à nous, le maître des horloges de nos cœurs, Emmanuel Macron nous a mis un vent. 120, ils étaient 120 journalistes invités au Minipalais, « bar lounge, “annexe” du Grand Palais, façon “afterwork” », a écrit Le Parisien le lendemain. 120, « trois maximum par média », nous a raconté un participant : 120 et pas un des Jours, Cendrillon de pixels même pas invitée au bal de cette interview présidentielle.
Mais il y a mieux. Ou pire, au choix. Dans un fascinant double mouvement d’attraction-répulsion dont il a le secret avec les journalistes, Emmanuel Macron a décidé de fermer la salle de presse de l’Élysée. Cette salle au cœur du pouvoir, en place depuis Mitterrand, cette salle avec fenêtres sur cour d’honneur permettant à ses occupants d’observer allées et venues sur le gravier du palais présidentiel. Eh bien elle va fermer, pour être déplacée, journalistes inclus, à un jet de nonosse de Némo, dans l’adjacente rue de l’Élysée.

« Une caresse et une claque. » Ce n’est pas le titre de la future autobiographie d’Emmanuel Macron mais ce fameux double mouvement à l’endroit de la presse, résumé par une de nos pairs. Un : je caresse les médias en leur accordant ce long entretien que je leur refuse depuis mon sacre. Deux : je claque les journalistes en les expulsant de l’Élysée et à moi les dimanches tranquillou dans la cour d’honneur à faire cuire des merguez tout nu avec Christophe Castaner.
Le bal d’abord, cet « afterwork » donc en macronlangue, dont nous fûmes exclus, c’était celui de la réconciliation entre le Président et les journalistes. Un président qui depuis son élection tient la presse à distance (lire l’épisode 1, « Maître des horloges et boussole médiatique »), entendant lui imposer son rythme, son storytelling, voire ses propres images (lire l’épisode 10, « Macron, l’emploi des mots, le toc des photos »), que ce soient les vidéos du Facebook Live de l’Élysée ou celles de l’agence photo amie Bestimage. Un président qui use et abuse du pool (lire