Les Gau… Les Gaugau… Les Gaulois ! ! ! Pauvres pirates que nous sommes à montrer du doigt les Gaulois et qui allons nous retrouver à la baille, naufragés, comme ceux de Goscinny, au milieu des débris de la démission de Nicolas Hulot et de l’affaire Benalla jetés ainsi à la dérive. C’est bien ce qui s’est passé cette semaine quand, en goguette au Danemark, tel Astérix chez les Vikings, Emmanuel Macron s’est lancé dans une hardie comparaison entre Danois et Français. Les premiers, « peuple luthérien qui a vécu les transformations de ces dernières années » ; les seconds, « Gaulois réfractaire[s] au changement ». Hourvari, Twitter en feu, opposition en furie, chaînes info en boucle. Et finalement, Macron qui plaide « un trait d’humour ». Pardon, mais outre le fait que visiblement, le maître des horloges n’est pas celui des blablagues et qu’on a déjà l’impression d’avoir usé trop de pixels à raconter cette affaire de Gaulois, c’est faux. Il ne s’agit pas là d’une boulette de la taille d’un menhir, mais bien d’une manœuvre de diversion.
Empêtré dans un merdier velu – en langage de Christophe Barbier, on dit « une crise » –, Emmanuel Macron, en bon connaisseur des journalistes et des réseaux sociaux, sait bien qu’il suffit de leur jeter une petite phrase en pâture pour leur faire détourner les yeux à la fois du merdier et du velu. Problème, la ficelle commence à se voir comme Benalla sur une photo de Macron après les révélations du mois de juillet : beaucoup et de plus en plus. C’est bien simple, c’est comme si plus rien ne prenait, que le charme était rompu, comme si un château de cartes – en VO, on dit « house of cards » – s’effondrait.

Ses ficelles sont en effet grosses comme des cordes à nœud et ce sont les mêmes depuis son élection en mai 2017, toujours. Prenez le remaniement consécutif à ce léger problème de Nicolas Hulot. Des journalistes qui tournent en boucle et dans le vide, pérorant sur la taille dudit remaniement, balançant des noms soufflés par « l’entourage » ou des « proches » de Macron (Daniel Cohn-Bendit, Pascal Canfin, François de Rugy, Barbara Pompili – on en oublie sûrement des moins connus encore) d’un côté. De l’autre, un Président et un Premier ministre qui disent que houlala, y’a pas le feu, rappelez-nous qui est le maître des horloges déjà ? Ça ne vous dit rien ? Nous, si. Le