C’est d’une tristesse. Souvenez-vous quand, le 16 mai 2017, nous débutions cette série facétieusement intitulée In bed with Macron afin de raconter comment le paddock élyséen était pris d’assaut – métaphoriquement s’entend, enfin, a priori – par la caste journalistique follement éprise de ce jeune président. Un an et demi plus tard, c’est un grand lit froid, que désertent un à un les plus fidèles d’Emmanuel Macron, ceux qui l’ont pourtant aimé si fort que les draps s’en souviennent (oui, nous voulions nous aussi rendre hommage à Charles Aznavour). Désertent ou plutôt fuient, fuguent, s’évadent, quitte à creuser un tunnel à la petite cuillère vers France Inter (pour Nicolas Hulot) ou Le Figaro (pour Gérard Collomb). C’est bien simple : hormis le président de la République, ne restent plus dans ce lit tant convoité que Nemo et Christophe Castaner papattes en rond – et nous, bien sûr, parce que vous savez qu’aux Jours on ne lâche pas.
« Cette évasion spectaculaire… » Il nous a fallu quelques minutes ce mercredi au petit matin, encore embrumés de sommeil, pour comprendre que ce dont parlaient les radios en boucle, c’était bien du bandit Redoine Faïd, finalement rattrapé par la patrouille, et pas Gérard Collomb. Malheureux timing pour ce pauvre Gégé, dont la démission avait été acceptée quelques heures plus tôt dans la nuit, renforçant l’impression qu’avec ou sans lui les affaires policières continuent. Même pas la peine de le remplacer immédiatement, c’est le Premier ministre, Philippe, heu… mais si, vous savez, le gars au nom de spécimen de carte bleue… Là… Voilà : Édouard Philippe ! C’est Édouard Philippe qui fait l’intérim.

Adieu donc, Gérard Collomb, qui reposera désormais en son caveau familial en la bonne ville de Lyon où il semble bénéficier d’une concession à perpétuité. Rejoignant ainsi ceux qu’il faut bien appeler les démarcheurs, au premier rang desquels trône Nicolas Hulot, grâce à son départ spectaculaire en direct sur France Inter – selon nos informations, une intervention chirurgicale a dû être pratiquée en urgence pour ressouder la mâchoire de Léa Salamé tombée à cette annonce. Collomb est ainsi le septième à prendre la poudre d’escampette (voilà qu’on parle comme le président de la République) du gouvernement, après Nicolas Hulot, Laura Flessel, Richard Ferrand, etc. Et on ne parle là que des ministres, parce que, à l’Élysée, ça file aussi, et pas seulement Alexandre Benalla. Tenez, le porte-parole, Bruno Roger-Petit. Ah non, lui, en fait,