Depuis dimanche et jusqu’à ce samedi, Emmanuel Macron est embarqué dans une « itinérance mémorielle » entre commémoration du centenaire de l’armistice et rencontre avec les Français (lire l’épisode 23, « Itinérance d’un Président rincé »). Dans sa suite, une caravane de journalistes et, parmi eux, quelques taupes des Jours pour raconter ce very presidential trip. Bien sûr, dans cette fausse lettre d’un poilu, tout est vrai.
Ma petite femme chérie,
Si tu savais à quel point il me tarde d’être démobilisé… Mais c’est pour ce soir, et j’ai décidé de t’envoyer ce dernier courrier par pneumatique afin que tu le reçoives avant mon retour au foyer. Tu ne me trouveras pas dans la meilleure des formes, j’ai un peu abusé du jaja hier soir, mais je t’avais prévenue : l’Élysée nous a invités, nous tous la troupe des journalistes poilus, pour fêter la fin de l’itinérance mémorielle d’Emmanuel Macron, dans un estaminet de Notre-Dame-de-Lorette, tu sais, celui dont je te parlais hier (lire l’épisode 26, « À la guerre com à la guerre »), où j’ai vu des sangliers, et non, je n’avais pas encore bu. J’ai même fait des photographies, mais comme je n’avais pas de chambre noire, elles sont peut-être un peu floues.
Mais la soirée a détendu tout le monde après cette rude semaine. Et puis à Notre-Dame-de-Lorette, tout le monde avait froid. Alors pour se réchauffer, toute la troupe a bu une bière, puis deux, puis… Bref, c’était une bière du Nord, la Page 24 ambrée, c’est la bière de Noël, encore un signe après la clémentine d’hier que c’est pour bientôt ! À 19 heures, on est tous redevenus sérieux et on a branché un gramophone pour que toute l’assistance puisse écouter l’allocution de notre Président sur France 3. On a un peu râlé quand il a encore une fois accusé les médias sur l’histoire de Pétain : « Ouais, c’est ça, c’est de notre faute ! », disaient les confrères.
Après, à la soupe ! Il y avait de jolies tables et on était assis par groupes de dix. Il y avait aussi les gens de l’Élysée, mais pas ceux de la politique, uniquement ceux qui s’occupent des hôtels ou du rata. On a mangé des plats du Nord, de la ficelle picard, ça s’appelle, ça te plombe l’estomac mieux que la mitraille ! Mais ça réchauffe. Et après, il y avait de la viande dans une sauce brune, oui, de la viande ma petite femme chérie, tu te rends compte ! J’espère juste que ce n’était pas le sanglier que j’ai vu derrière le restaurant…

Et du jaja ! Ça a mis une sacrée ambiance dans la troupe.