Nous sommes, nous autres journalistes, des personnes très influençables. « Le nouveau monde » qu’incarnait notre jeune Président Soleil à son arrivée en 2017 nous a éblouis, alors on a écrit « nouveau monde » tout le temps. Du moins jusqu’à ce qu’on nous informe qu’un « acte II » succédait à ce « nouveau monde » ; les gilets jaunes étaient passés par là et lui avaient foutu le feu, au « nouveau monde » : il s’agissait donc de trouver un truc pour les balayer sous le tapis. Assez cohérents avec nous-mêmes, nous attendions depuis un logique « acte III ». Mais voilà, une pandémie mondiale plus tard, c’est un peu déceptif, « acte III ». D’ailleurs, en annonçant le confinement le 16 mars dernier, Emmanuel Macron nous servait une réplique digne d’un téléfilm catastrophe américain, genre Los Angeles : alerte au tsunami nucléaire : « Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas le retour au jour d’avant. » Dans les réunions du conseiller com de l’Élysée, Joseph Zimet, avec la presse chargée de suivre Macron, il a tenté un « nouveau cap » mais la formule n’a pas pris. Un peu trop arrogant, ce cap, peut-être, un peu trop superhéros (le cap, la cape, vous l’avez ?). Et puis la directive a fini par tomber : désormais, on dit « le nouveau chemin ».
C’est bon, ça, « le nouveau chemin ». Outre que