C’est la fin de la saison. Couronnés les champions, rangés les crampons : au service des sports de Canal+, les bureaux sont vides, on solde les congés. Ça sent les vacances, mais surtout ça sent le napalm. Ils sont 25 qu’on ne reverra plus. Ils sont humoristes, ils sont commentateurs, ils sont journalistes, en CDI, en CDD ou pigistes, ils sont élus du personnel. Il y a les virés, pour faute ; il y a les pigistes
« La liberté d’opinion est-elle une espèce en voie de disparition ? » Nul doute que la nouvelle campagne de pub de l’extrême droitière CNews fait rire jaune au service des sports de Canal, quand on se souvient que tout a débuté par une parodie de la chaîne info signée Sébastien Thoen. Un peu trop juste, la parodie, qui voyait un Thoen en Jean Messiha dégoiser des rancitudes racistes face à un Julien Cazarre en Pascal Praud. Viré, Thoen, « décision de l’actionnaire », lui sort un Maxime Saada qui, au bout des ficelles tirées par Vincent Bolloré, fait office de président de Canal+ (lire l’épisode 144, « Bolloré : souriez, vous êtes viré »). Détail piquant : à des journalistes qui avaient demandé à le rencontrer après cette éviction fin 2020, Saada avait confié ne pas avoir vu le sketch de Thoen, raconte l’un d’entre eux : « Il nous a dit qu’il n’avait pas pris le temps de regarder le sketch mais que vraiment, ça portait atteinte à CNews. » C’est pourtant à partir de là que les dominos se mettent à tomber au service des sports : tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la « décision de l’actionnaire » dégagent les uns après les autres. C’était d’ailleurs l’objet d’un énième Comité social et économique extraordinaire encore une fois consacré au service des sports, ce jeudi 3 juin.

En fait, ce n’est pas une première à Canal+, un tel plan de départs officieux.