«J’ai eu un coup de cœur pour Ségolène Royal. » Parce que nous n’avons qu’une confiance modérée en l’être humain et un peu moins encore quand cet être humain s’appelle Cyril Hanouna, nous avons cherché à comprendre pourquoi l’animateur de Touche pas à mon poste (TPMP) sur C8, la vitrine en clair de l’empire Bolloré, avait recruté l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle. Depuis la rentrée et contre une rémunération de 300 à 500 euros par apparition, selon son désormais employeur, celle qui a toujours sa carte au PS est régulièrement présente dans l’émission pour dispenser un cours d’éducation civique baptisé « Ségolène explique » – pas totalement malvenu, il faut dire, pour la brochette de chroniqueurs assez dépourvus de ce côté-là. « Un coup de cœur » donc, disait Hanouna, en septembre, à Europe 1, la radio maison. Oui, pourquoi pas… Une tentative de se racheter et de se réconcilier avec la politique après le passage à tabac du député Insoumis Louis Boyard en novembre 2022 (lire l’épisode 189, « Affaire Boyard : Baba à l’amende »). Oui, peut-être… Sauf qu’en fait pas du tout. Selon nos informations, Ségolène Royal n’a qu’une fonction sur C8 : faire du temps de parole et permettre à la chaîne d’assurer son devoir de pluralisme.
Ainsi, selon vous, en septembre dernier, d’après le dernier décompte disponible sur le site de l’Arcom – pour Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, qui a succédé au CSA –, à qui C8 a-t-elle accordé pas moins de quarante-deux minutes et vingt-huit secondes de son temps d’antenne ? Reconquête ? Vous êtes froid.