Soudain, CNews a implosé. Il était un peu plus de 14 heures ce mardi 13 février quand la chaîne pue-du-bec de Vincent Bolloré a été éparpillée façon puzzle par le Conseil d’État. Dans une décision prise, comme il se doit, « au nom du peuple français » – merci pour lui –, la plus haute autorité administrative du pays a foutu par terre le système mis en place par CNews depuis que Vincent Bolloré en a pris le contrôle pour détourner les règles du pluralisme qui lui incombent. Désormais, assène le Conseil d’État, doivent être pris en compte « l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités, et pas uniquement le temps d’intervention des personnalités politiques ». Tout est dans le « y compris » : et ça, c’est la spécialité de CNews et de sa ribambelle de Charlotte d’Ornellas, Gilles-William Goldnadel, Élisabeth Levy, Joseph Macé-Scaron, bref tous ceux qui squattent l’antenne de la chaîne et y jouent en permanence de la grosse caisse pour l’extrême droite. Et ce sont eux qu’il faudra maintenant comptabiliser, en plus des heures et des heures déjà engrangées par le Rassemblement national et Reconquête sur CNews.
« C’est un changement majeur qui s’annonce dans le paysage audiovisuel », souligne Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). C’est l’ONG qui est à l’origine de cette décision.