«Vous préférez Cyril Hanouna ou Yann Barthès ? » À la question posée par un des commensaux du premier, le député Renaissance Quentin Bataillon a flairé le piège : « J’ai encore un peu de neutralité », a-t-il esquivé. En vrai, il ne lui en restait pas beaucoup, à peine plus que de jugeote, c’est dire. Et relancé, il s’est lâché sur Yann Barthès : « C’est la seule fois où je me suis énervé […]. Il y a eu une attitude assez arrogante dès le début, il refusait de répondre à nos questions. » Mais comment donc celui qui préside la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la TNT a-t-il pu se rendre ce mardi 2 avril sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP) sur C8 pour s’y faire consciencieusement reluire, rougissant comme une collégienne (ou un collégien, hein) à son premier bal, par l’un des principaux concernés par ladite commission, Cyril Hanouna, en même temps que la vitrine de l’empire Bolloré, principal déclencheur de cette même commission ? Comment a-t-il pu s’en prendre ainsi en direct à un auditionné, Yann Barthès, face à un autre auditionné, Cyril Hanouna ? Sur France Info ce jeudi, l’intéressé plaide une « maladresse » qu’il « regrette ». Maladresse ? Au mieux… et au pire, c’est une compromission. Et pas la première dans une majorité présidentielle toujours prompte à jouer à touche-pipi, comme d’autres avec le feu, avec les médias du groupe de Vincent Bolloré. Ainsi que l’ont montré, rien que le mois dernier, trois des quatre dernières unes du Journal du dimanche de l’ère Geoffroy Lejeune : les « confidences » d’Emmanuel Macron, une interview de Bruno Le Maire sur son « livre secret » et un entretien « exclusif » avec Gérald Darmanin