Octogone à l’Arcom. En tailleurs stricts, en costumes-cravates proprets, en se donnant du « monsieur le président » et du « madame la conseillère », mais qu’on ne s’y trompe pas : c’est un combat de rue qui s’est tenu ce mardi matin entre l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique et l’équipe dirigeante de C8, venue défendre la candidature de la délinquante multirécidiviste au renouvellement de son autorisation d’émettre sur la TNT. Et ils en avaient gros à l’Arcom, découpant leurs interlocuteurs en tranches fines, les reprenant sur chaque mot, sur chaque promesse. Comment, après une telle séance, C8 pourrait-elle donc être renouvelée ? Jugez plutôt.
C’est la même règle du jeu de ces vingt-quatre auditions en vue de capter les quinze autorisations remises au pot commun par l’Arcom : une demi-heure pour le candidat qui déroule le mirifique bilan de sa chaîne pour ceux qui postulent à une prolongation, ou à l’exposé de leur projet pour ceux qui candidatent pour une nouvelle chaîne ; une heure de questions des conseillers de l’Autorité. En début d’année, le président de l’Arcom Roch-Olivier Maistre avait prévenu : « On repart d’une feuille blanche et on relance le jeu. Les chaînes ne sont pas propriétaires à vie d’une fréquence. »
Depuis l’ouverture des auditions lundi 8 juillet, l’ambiance est plutôt au salon de thé, bien aimable, bien urbaine, bien feutrée