«Vous savez, moi aussi je soutiens i-Télé. » Mais qui peut bien être ce dangereux gauchiste qui a tenu à encourager les grévistes en leur dixième jour de grève ? Serge Nedjar, directeur de la chaîne, soi-même. C’était ce mercredi, à la mi-journée, et les représentants des salariés venaient de rentrer en réunion avec la direction, la première depuis cinq jours et le mur qu’ils s’étaient pris vendredi. Mais la salle choisie est précisément celle où s’affiche en lettres géantes visibles de l’extérieur du bâtiment le slogan « #jesoutiensITELE ». Nedjar baisse un store, et hop, il fait sa blablague. Autant dire que celle-ci a été fort peu goûtée par les salariés et que la réunion qui s’est tenue ce mercredi à la demande des salariés avec le patron de Canal+ Jean-Christophe Thiery, Gérald-Brice Viret, l’homme des antennes, l’impérissable Nedjar et les DRH commençait moyen. Et de fait, elle n’a pas abouti à grand-chose. Le scoop des Jours changera-t-il la donne ? Selon nos informations, Matthieu Pigasse est en effet prêt à faire une offre de rachat d’i-Télé si Vincent Bolloré met la chaîne en vente.
Le banquier d’affaires pourrait postuler soit au nom de LNEI, Les Nouvelles Éditions indépendantes au sein desquelles il détient notamment Les Inrockuptibles et Radio Nova, soit via Le Monde Libre, la structure où, associé à Xavier Niel et Pierre Bergé, il contrôle le groupe Le Monde. L’un ou l’autre, voire les deux entités associées, mais pas Mediawan, le fonds d’investissement qu’a récemment lancé Pigasse et dont on attend toujours le premier deal. Déjà, au printemps, Pigasse et Bolloré avaient discuté d’une vente de la chaîne, mais le saigneur et maître de Canal+ en demandait à l’époque 250 millions d’euros. Bien trop cher alors pour Pigasse qui, vu la dévalorisation pratiquée par Bolloré, compte désormais sur un prix beaucoup plus abordable.

En attendant que Matthieu Pigasse avance ses pions, un mouvement dont la rédaction n’a pas encore pris connaissance à l’heure où nous mettons cet épisode en ligne, à i-Télé, la direction ne bouge pas d’un pouce. Rien du côté de l’éditorial, rien du côté de la charte d’éthique, et rien du côté de la nomination d’un directeur de la rédaction qui ne soit pas Serge Nedjar, le patron d’i-Télé. Et même, sur ce point, une porte carrément fermée pour l’instant par Serge Nedjar soi-même. Qui, décidément en verve, en a profité pour sortir une autre perle :