Peut-être se serait-il installé à l’écart de l’agitation du jardin, sous les voûtes, là où Antoine de Caunes a fait une courte et fantomatique apparition. Ou alors aurait-il choisi de s’asseoir avec les trois quarts de Nuls qui ont fait le déplacement pour lui, l’un tout en longs cheveux blancs, l’autre en fauteuil, la troisième rutilante. Ou bien aurait-il pouffé dans un coin avec Jean-Pierre Dionnet, Mademoiselle Agnès, Jérôme Bonaldi, Francis Kuntz ou Omar Sy.
Mais il est mort, Alain de Greef. Et cet aréopage fantôme des Canal passés est venu, ce lundi 6 juillet, rendre hommage au tout frais défunt dans l’ancien couvent des Récollets reconverti en bar et privatisé pour l’occasion, près de la gare de l’Est, à Paris. Au Deug’s wake
, selon l’expression d’un participant, en hommage certainement au phrasé d’Alain de Greef largement aussi incompréhensible que le roman de James Joyce, on n’entre qu’en soufflant à l’oreille des vigiles son fameux Ça vaaa…
, celui qui indiquait que, depuis des années déjà, ça allait moyen.
Aux côtés de De Caunes et des Nuls, il y a là du beau linge, parfois un peu fatigué : des miss météo des années 80, Éric et Ramzy, des héros de sketches dégotés par de Greef devenus, comme Omar Sy, des stars hollywoodiennes et des stars de Nulle Part Ailleurs devenues on ne sait trop quoi. Le réalisateur Jean-Louis Cap saute de groupe en groupe, shootant en permanence, iPhone à la main.