Les déjections – les siennes – dans la chaussure d’un de ses chroniqueurs n’ont pas suffi. Ni les nouilles dans le slip d’un autre. Ni le sketch où il demandait à l’un de ses salariés de couvrir le crime qu’il venait de commettre. Ni cette fille à gros seins qui, vu qu’elle a des gros seins, peut bien accepter qu’on les embrasse, même si elle refuse. Ni cette chroniqueuse qu’il avait poussée à lui toucher l’entrejambe. Ni mille autre choses qui font de lui la vedette de L’empire, sa tête de gondole en même temps que le fils prodigue de Vincent Bolloré, n’ont eu raison de Cyril Hanouna. Mais il y a eu ce canular téléphonique diffusé jeudi dernier sur C8. Jouant l’homosexuel, c’est-à-dire la tapette, la tarlouze, avec le doigt en l’air, la bouche en cul de poule et la main sur la hanche, Cyril Hanouna a dragué des hommes pour de faux, les a ridiculisés, humiliés. Malaisant, poisseux et, oui, parfaitement homophobe. C’est l’écart de trop, qui arrive après tellement de ce qu’il est impropre d’appeler des « dérapages » tant ils forment la ligne éditoriale de Cyril Hanouna, alias « Baba », son surnom. Mardi soir, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a lancé une troisième procédure contre Touche pas à mon poste, après deux autres qui devraient désormais donner lieu à des sanctions. Surtout, il y a les annonceurs qui, un à un, désertent l’émission de C8 au point qu’il n’y avait plus une seule pub dans celle de ce mardi. Le CSA, Cyril Hanouna peut s’en accommoder, de recours en recours. La pub qui se barre, ça, c’est dangereux.
Hanouna l’a dans le baba
Procédures de sanction du CSA, désertion des annonceurs… La star de Bolloré récolte les fruits de son canular homophobe.
Texte
Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Illustration
Sébastien Calvet