Togo or not Togo ? That is the question que l’on se pose. Oui, encore le Togo. Que voulez-vous, aux Jours, c’est une ligne éditoriale : quand on plante nos dents dans un truc, on ne le lâche pas, on ne le lâche plus. Et l’affaire de la vidéo promotionnelle pour le Togo diffusée en douce sur Canal+ le 22 décembre dernier (lire l’épisode 82, « Le Togo en autopromo chez Bollo ») n’a pas encore livré tous ses secrets. On sait que la pub clandestine, c’est interdit. On sait que la direction de Canal+ prétend que c’est un reportage. On sait que le CSA s’est emparé du dossier. Reste la question essentielle de savoir qui, puisque la chaîne se refuse à le dire, a commis ce petit chef-d’œuvre de propagande à la gloire de ce pays d’Afrique où Vincent Bolloré fait du business : Togo or not Togo ?
Les nouvelles révélations des Jours esquissent une réponse. Selon les recherches que nous avons effectuées, la vidéo a été largement et systématiquement pompée sur deux films institutionnels vantant le Togo qui sont en ligne sur des sites tout ce qu’il y a de plus officiels : celui du gouvernement togolais, celui de la présidence du pays et le compte YouTube qui y est associé. Aïe. Voilà qui fait bien mauvais genre alors que, la semaine dernière, devant les représentants du personnel, la direction de Canal+ a expliqué qu’il s’agissait là d’un « reportage » dans le cadre d’une future collection consacrée aux « initiatives positives » (lire l’épisode 84, « Bolloré et le Togo : le CSA sur la piste de la pub clando »). Franck Appietto, directeur des programmes de flux de la chaîne, a même expliqué vouloir « faire un journal des bonnes nouvelles ». Au total, Les Jours ont comptabilisé près de 40 plans piochés dans les deux vidéos officielles pour monter ce que Canal+ qualifie de « reportage ».
Petit rappel de ce qui, à Canal+, ressemble désormais à une saga Togo en trois actes. Acte I : le 15 octobre dernier, l’émission L’Effet papillon de Canal+ consacre un reportage à l’opposition togolaise, sérieusement réprimée par le président Faure Gnassingbé. Bien vite, le sujet n’est plus rediffusé et disparaît de YouTube, ainsi que des plateformes de replay. Acte II : à la suite d’une diffusion malencontreuse en Afrique via Canal+ International, une programmatrice de cette filiale du groupe est virée, suivie quelques jours plus tard, ainsi que Les Jours vous le révélaient, de François Deplanck, numéro 2 de Canal+ International (lire l’épisode 81, « Togo : le renvoyé spécial de Bolloré »).