Même sa sortie, il l’a ratée. Pressé d’en arriver à son annonce, Vincent Bolloré a vendu la mèche : « C’est la dernière assemblée générale que je préside… » Avant d’être rappelé à l’ordre par les scrutateurs : il restait encore deux résolutions à faire voter. C’était ce jeudi, à la fin de l’assemblée générale des actionnaires de Vivendi. Alors, il a lu à toute berzingue le libellé des deux votes et puis il a dégainé la nouvelle. Il quitte la présidence du conseil de surveillance de Vivendi, la maison mère de Canal+ où il a déjà, la semaine dernière, abandonné le même poste. Une annonce façon Bolloré évoquant, mi-sérieux, mi-provoc, une scène de la série Versailles où Louis XIV, embrassant le paysage par une fenêtre du palais, lâche à son héritier : « Tout ça va être à toi. » Et c’est à lui, son fils Yannick, que le roi Vincent Ier, du même geste balayant l’assistance, lègue tout : l’Olympia où se tenait l’AG, les Bolloboys alignés en rang d’oignons sur la scène, Havas, Universal Music, les salles de cinéma en Afrique, Dailymotion, Gameloft et Canal+. L’empire, quoi.
Seule explication avancée par Vincent Bolloré à l’issue de l’AG : « Je souhaite laisser ma place aux jeunes. » Un petit jeune de 38 ans donc, qui – c’est fou le hasard – est également son fiston. Et, a-t-il pris soin de préciser désignant son équipe : « Ils n’étaient pas au courant. » Va savoir… Parmi nos sources, celles qui prévoyaient son départ se comptaient sur les doigts d’une main amputée.