Tenace, houleux, déterminé… et désabusé. Malgré son exceptionnelle longévité, le mouvement contre la loi El Khomri n’aura jamais mis autant de monde dans les rues que le CPE ou les grandes grèves de 1995. Il n’obtiendra pas l’abandon du projet initialement contesté. La conjonction des échéances législatives, des vacances d’été et d’une réponse policière massive pourrait en venir à bout. Ce printemps de manifestations restera pourtant dans les mémoires comme le révélateur d’une impasse politique qui ne date pas d’hier. Ces quatre derniers mois, Les Jours ont suivi des participants de Nuit debout, des manifs syndicales, des manifs spontanées… À la veille de la douzième « journée d’action » ce mardi, nous les avons rappelés. Ils ont tous bien d’autres choses à faire, mais Dikra, Martin, Véronique et Lucie ont accepté de nous raconter ce qu’ils ont appris, et ce qu’ils espèrent encore.
Mi-mai, Dikra, étudiante en droit à Saint-Quentin en Yvelines et rédactrice du Trappy Blog, s’était rendue deux fois à la Nuit debout parisienne. Son coup de cœur
, sur la place de la République où elle mettait les pieds pour la première fois de sa vie : les ateliers de rédaction d’une nouvelle Constitution, activité concrète
qui résonnait avec ce [qu’elle] étudie en cours
. Elle promettait d’y retourner après ses partiels, mais la fatigue
et le manque de motivation
lui ont fait lâcher l’affaire.