Junior Makasi est un grand gars très décidé et, pour lui, la musique en streaming, « c’est du business ». Le reste est secondaire. Lorsque j’ai rencontré le fondateur du label rap Giv Me All, peu connu du grand public mais responsable de quelques débuts de carrière récupérés plus tard par plus gros que lui – la chanteuse Tal et le lover Axel Tony notamment –, il m’a expliqué que la réussite de ses artistes répondent désormais à ce qu’il appelle « un algorithme ». Une stratégie qui est un exemple intéressant de ce que l’émergence du streaming a fait au rap – et fera peut-être un jour à toute la musique la plus commerciale.
Dernièrement, c’est avec le rappeur romantique Scridge que Junior Makasi a retenté le coup. « Le processus est toujours le même, décrit-il, on bosse et dès qu’on a un titre qui peut être un single, qui peut cartonner, on le garde de côté. Ça sera notre atout. Autour de ce single, on enregistre deux-trois titres qui sont bons mais qui ne sont pas des tubes, qu’on va lancer en amont, et deux-trois autres pour après. Puis on lance un premier titre pour poser un univers et on voit ce qu’il faut changer. L’idée, c’est de créer une base de fans avant toute chose. » Il ne s’agit pas d’y aller au feeling mais avec méthode.