Le document est daté de l’automne 2012. Un compte rendu d’interrogatoire de la branche 285 des renseignements généraux du régime syrien. Sur le papier légèrement froissé, quelques lignes en arabe, et en bas, une signature. Celle d’Anwar Raslan. C’est une simple feuille, plus légère qu’une plume. Mais sa valeur judiciaire n’est pas quantifiable. Car elle est une preuve directe de la position hiérarchique au sein des renseignements de l’ancien colonel, aujourd’hui jugé pour crimes contre l’humanité à Coblence, en Allemagne (lire l’épisode 1, « À la recherche d’Anwar Raslan, tortionnaire syrien »). Un document parmi des milliers d’autres, exfiltrés clandestinement de Syrie par une organisation privée, The Commission for International Justice and Accountability, la Commission pour la justice internationale et la responsabilité (Cija).
À l’entrée du siège de cette ONG, il n’y a ni plaque ni interphone. N’entrent là que ceux qui savent où aller. L’emplacement même du centre d’archives ne doit pas être mentionné