Est-ce qu’il lui aura seulement offert un café ? Des petits sandwichs en triangle peut-être ? Un scotch dans un gros verre en cristal de Baccarat ? Des Curly ramollos ? Comment assaisonne-t-on celui que l’on veut bouffer ? Car oui, Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère se sont rencontrés la semaine dernière. Oui, ceux qui s’écharpent depuis des mois, qui se castagnent à grands coups de communiqués à l’AMF, l’Autorité des marchés financiers, ceux qui s’envoient à la tronche des millions d’actions achetées sur le marché, se sont vus chez Vincent Bolloré, rapporte Capital. Pratique, les compères sont voisins puisqu’ils habitent tous deux villa Montmorency, sorte de lotissement pour ultrariches dans le XVIe arrondissement de Paris, une espèce de réserve à milliardaires inaccessible au pékin moyen. On sait pas vous, mais nous, on voit bien ça comme une scène de soap d’après-midi mal doublé :
Bref, ils se sont parlé. Et c’est du garanti sur facture, puisque que Lagardère s’exprime en « on » avec guillemets et tout dans l’article de Capital. Même qu’il a relu ses citations. Autant dire que c’est un message tout à fait officiel qu’Arnaud Lagardère délivre ainsi : « Vincent Bolloré n’est pas mon ennemi, et nos échanges ont été cordiaux. » On verra combien de temps va durer la cordialité et quand les voisins de la villa Montmorency vont commencer à s’envoyer les poubelles à la gueule : ce mercredi, le tribunal de commerce de Paris a débouté Vincent Bolloré et son allié, le fonds Amber dirigé par Joseph Oughourlian, de leur demande d’assemblée générale du groupe Lagardère afin d’être représentés au conseil de surveillance. Dit comme ça, ça n’a l’air de rien, mais c’est comme si le tribunal de commerce avait appuyé sur le bouton nucléaire.
Car cette demande est au cœur de l’incroyable baston qui secoue nos beaux capitalistes français depuis des mois. Aux États-Unis, ils ont les Avengers et toute la brochette des héros Marvel ? Ici, on a Vincent Bolloré, dit « The smiling killer », dit « Le petit prince du cash-flow », allié au fondateur d’Amber Joseph Oughourlian (un peu le Robin de Batman Bolloré, si vous voulez), qui conteste depuis des années la gestion du groupe Lagardère. Et en face, on a