C’était le 19 juillet 2023, un mercredi vers 10 heures, le ciel bleu parisien au-dessus des Invalides était léché de nuages, la rédaction du JDD fêtait là son 27e jour consécutif de grève depuis le jeudi 22 juin qu’ils s’étaient levé de leur siège comme une seule femme, comme un seul homme, à l’annonce de la nomination de Geoffroy Lejeune à leur tête, et une loi transpartisane se présentait. Transpartisane : sans l’extrême droite, bien sûr – dont Lejeune estla courroie pseudo-journalistique au JDD –, ni la droite, qui n’insulte pas l’avenir. Mais avec, outre une Nupes alors unie et même que Sophie Binet et Maryse Léon, les deux secrétaires générales de la CGT et de la CFDT étaient là, l’ensemble des composantes de la majorité apportant leur soutien au texte (lire l’épisode 51, « Bolloré : une loi contre le pas de l’oie au “JDD” »). Toutes allaient la voter, cette loi transpartisane donnant aux rédactions le droit d’agréer (ou pas, hein) leur directeur, c’était sûr. Ce jeudi 4 avril 2024, cette « loi “JDD” » n’a même pas été examinée, expulsée de la niche parlementaire écologiste close à minuit : trop tard.
C’est le principe de ces journées d’initiative parlementaire qui ouvrent à l’opposition le droit de proposer ses propres textes de loi qu’elle classe par ordre de priorité : une journée d’examen et à minuit pile, c’est fini, carrosse, citrouille, tant pis pour ce qui n’aura pas été débattu. Ça a été le sort de la loi en question.